mardi 20 octobre 2009

PERALADA & VILABERTRAN

PERALADA
Peralada se trouve au nord de Castello d'Empurias et au sud de Vilajuiga

La petite cité médiévale se trouve au milieu d’une région rurale consacrée à la viticulture. Devant le village, côté sud coule le Llobregat qui se jette plus loin dans la Muga. La renommée de Peralada tient à son terrain de golf, son casino exceptionnel mais aussi ses caves qui produisent vins et cava, le champagne catalan. Le château semble tout droit sorti d'un film de Walt Disney. Construit au XIVe siècle, il peut servir de demeure à une belle au bois dormant qui ne risque pas d'être réveillée par le bruit des voisins, au regard de l'étendue du parc. Au XVIe siècle, la famille Rocaberti y a élu domicile, sous le règne de Philippe III d'Espagne. De nos jours, si le château abrite un casino, la plus grande partie demeure privée. Toutefois, il est possible de visiter le couvent qui comporte une des plus importantes bibliothèques privées d'Europe. 80 000 livres et quelque 200 incunables envahissent les étagères du château. Par la même occasion, à la cave, et c'est normal, un musée du vin y est aménagé. Intéressé par le contenu, profiter de la trop belle occasion pour jeter votre dévolu sur le contenant. le château possède un très beau musée du verre. 2 500 œuvres d'art présentées dans des vitrines sur un fond mural de près de 1000 céramiques de toutes les régions d'Espagne, principalement des plats et assiettes des XIVe et XIXe siècles.

Le village vous tend ses rues et places ouvertes sur des arcades voûtées qui vous font le dos rond. Caressez-les du regard, elles aiment ça, mais resteront de pierre pour constituer un précieux but de balade. La bourgade sans être la plus belle de l'Empordà, a de quoi retenir l'attention, les quelques instants nécessaires à en faire la reconnaissance.
Juste à proximité, vous pouvez faire un petit détour jusqu'à Vilabetran. Vous y trouverez l'ancien couvent Santa Maria de Vilabertran, l'un des mieux conservés de Catalogne (Voir en bas de cette page).
2008 - 2009

A très courte portée de Figueres, se dresse aussi arrogant qu'élégant, le château de Peralada.



Le Golf de Paralada



La Ville de Paralada






PERALADA - CIRCUIT VELO en chemins de pierres !

VILABERTRAN
Santa Maria de Vilabertran
Les Pyrénées et la Méditerranée ont toujours été la scène de l'histoire universelle avec une culture vieille de plusieurs millénaires et dont les contreforts des Pyrénées ont sauvegardé un trésor de monuments historiques, un grand nombre de lieux sacrés préhistoriques. On y trouve une riche diversité d'art sacré qui s’est transformé peu à peu entre le 3° et 5° siècle vers un propre style roman typique après l’arrivée du christianisme. Le style Roman est représenté en Catalogne beaucoup plus que l'art sacré gothique, plus tardif. A partir de l'année 985, après que l’ancienne Catalogne ait cessé de lutter contre les Arabes et s'unisse avec Aragón, cela prouvait un accroissement du pouvoir et une richesse extraordinaire. Mais également ailleurs en Europe, s’est développée sous l'autorité intacte du pape, une activité intense sur le plan de la construction. Des princes et ecclésiastiques attisaient ensemble le zèle religieux des gens et beaucoup d'ordres, particulièrement les bénédictins se consacraient intensément au christianisme et au programme culturel. Des groupes de pèlerins reliaient les centres religieux dont beaucoup d'églises, couvents, hospices et gîtes qui furent construites alors. On doit à cette haute activité de construction que malgré les particularités régionales, le roman s'est imposé comme style architectural à travers toute Europe en tant que garant d'une unité spirituelle. Des artisans médiévaux parcoururent l'Europe à la recherche de travail et répandaient les signes de l'architecture romane, tout en préservant cependant aussi une certaine indépendance dans le style. La version espagnole du style roman est caractérisée par une plus petite taille monumentale, une construction claire, de la simplicité dans le décor ainsi que la qualité expressive des sculptures et de la peinture murale, mais il leur manque cependant la subtilité de l'école française. Les petites églises de campagne prédominent dans les Pyrénées et la Catalogne, mais de grands projets de cloîtres monumentaux comme à Sant Pere de Rodes ou à Santa Maria de Vilabertran témoignent du pouvoir et de l'influence de l'église. L'ancien cloître augustin de Santa Maria de Vilabertran est un bon exemple d'une excellente conservation et rénovation avec le répertoire de formes complètement développé du style Roman. Particulièrement, l'intérieur de l'église impressionne par son espace clair et vaste avec la maçonnerie massive simple. La basilique à trois nefs, avec un court transept et trois absises s'étend d'une haute voûte de tonne et des arcs-doubleaux qui divisent l'espace en jougs. L'église est la partie la plus ancienne du cloître et a été inaugurée en 1000. A l’extérieur, le clocher à 3 étages, massif, est dans le style lombard. Dans ce style typiquement influencé par l'Italie, on trouve les ruptures décoratives des tours dans les doubles fenêtres et arcades, lesquelles assouplissent l’intensité massive des murs de défense. Le style lombard est introduit et s’est répandu en Catalogne du temps du célèbre évêque Oliva (+ 1046). La construction du cloître date du 12° au 14°. S, cloître qui a élargit son influence sous la protection des princes Rocaberti et le roi Alfons I. La chapelle funéraire des Rocaberti a été ajoutée au 14ème siècle dans le transept de l'église. La sacristie, et la chapelle des Dolores sont apparus au 18ème siècle et ont été rénovés en 1960 pour y exposer de l’orfèvrerie précieuse, dont une croix en argent finement travaillée. On suppose que ce bijou provient d'un échange de cadeaux à l'occasion du mariage de Jakob II avec Blanca d’Anjou qui a eu lieu en 1295 à Vilabertran et auquel assistait aussi le père de la fiancée, Karl II de Naples . Le cloître présente aussi une particularité, puisque les plus grandes églises et les couvents sont privées de leurs ornements en ce qui concerne les fresques mais aussi les oeuvres de sculpteur et l’ orfèvrerie. Toutes les pièces sont dans les musées, et très particulièrement dans le MNAC à Barcelone.
1410 – 1431 les palais d'abbatiaux sont construits et le cloître et l'église sont protégés par de nouveaux éléments fortifiés.
Après la sécularisation des églises paroissiales en 1592 , le cloître de Vilabertran est transformé en académie mondaine et subit au cours de l'histoire des modifications diverses et des destructions. En 1794, par exemple, il est pris par les Français et après la guerre civile espagnole en 1936-39, il est même déclaré comme caserne. Une union, sous le parrainage de l'évêque Cartanyà de Girona se fait en 1945 dans le but de protéger le cloître. Entre 1948-1955, l'architecte Pelagi Martinéz commence des travaux de réparation importants, et en 1980 la restauration recommence à nouveau par l'architecte Bebet Cervera, si bien que nous admirons aujourd'hui à Vilabertran l'un des cloîtres médiévaux le mieux conservé et qui donne un cadre solennel au festival de musique classique, la "Schubertiade".

La "Schubertiade" a lieu chaque année 5 week-ends en août et septembre dans la basilique du cloître de Vilabertran. Des oeuvres et chants du compositeur viennois Franz Schubert sont offerts par les interprètes célèbres du monde entier. L'acoustique dans le haut espace étendu de l'église conventuelle, la haute qualité musicale et l'ambiance médiévale font de ces soirs une expérience artistique particulière.
On peut faire une pause en restant dans le cloître romantique ou, peut-être, dans les quelques-unes des pièces du cloître parmi lesquelles deux sont réservées pour des expositions artistiques, également en dehors de la période de la "Schubertiade".



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